Expertise de la batterie du camping-car

Comme l'expertise du camping-car était prévue ce lundi et que personne ne nous a donné de nouvelles, j'ai appelé le garage mardi matin.

On m'a renvoyé vers l'expert, qui n'avait pas encore rédigé son rapport. L'expert, lui, m'a renvoyé vers le garage, à qui il aurait donné verbalement ses conclusions pour les travaux à effectuer.

Bref, la routine habituelle d'une relation client de qualité.

En rappelant une nouvelle fois le garage, on m'a invité à passer en fin d'après-midi "pour signer le devis".

Arrivé sur place, pas de devis, mais un technicien avide de comprendre mon installation (avant de faire le devis) et surtout compétent en électricité, pour changer.

Et je me suis soudain retrouvé avec un véritable auditoire composé dudit technicien, du Directeur de la concession en personne et d'un de ses collaborateurs, propriétaire d'un camping-car. Ayant vu la batterie de cellule au lithium lors de l'expertise, ils voulaient en savoir plus sur cette installation qui "clignote de partout" et, surtout, comment elle est raccordée à la batterie du porteur.

Après avoir entendu mes explications sur le rôle et le fonctionnement du booster DC-DC, le technicien avait les informations qui lui manquaient pour faire son devis, promis pour aujourd'hui, mercredi.

La discussion s'est prolongée avec mes trois interlocuteurs sur le fonctionnement général de l'installation électrique de la cellule, l'intérêt d'une aussi grosse batterie, la puissance photovoltaïque installée, pourquoi avoir câblé des panneaux solaires en série et non en parallèle, les outils de suivi bluetooth, etc.

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Pour en venir aux conclusions de l'expertise, elles sont assez proches des réflexions que je m'étais faites à chaud, le jour même.

Je ne suis pas très fier, parce que tout le travail que j'ai accompli pendant des semaines sur le camping-car, et dont je m'aperçois à la tête de mes interlocuteurs qu'ils sont d'un niveau de technicité certain, ont comporté le plus idiot des défauts : un oubli de serrage sur un boulon.

Boulon mal serré (photo prise avant sinistre)

Ce mauvais serrage a provoqué un échauffement important à l'endroit marqué d'une flèche. Pour fixer les idées, il faut se rendre compte qu'il transite à cet endroit un courant de 60 Ampères, ce qui représente près du double du courant pour lequel est dimensionnée l'alimentation d'un four dans une maison, par exemple.

Cet échauffement a eu trois conséquences (et Murphy s'en est mêlé) :

• Le gros fusible rouge (80 A) a fondu. Pas sous l'effet d'un courant trop fort, mais sous l'effet de la chaleur dégagée au point de mauvais serrage. La malchance a fait que la partie restante du fusible, du côté du boulon mal serré, a bougé et a refait contact avec l'autre moitié. Si bien que le courant a pu continuer à passer

• Ce contact était probablement intermittent, avec les vibrations du véhicule, ce qui a généré des étincelles

• La chaleur a aussi fait fondre l'enceinte en plastique de la batterie, au même endroit, jusqu'à y provoquer un trou. Par ce trou a pu s'échapper l'hydrogène contenu dans la batterie. L'hydrogène a explosé au contact des étincelles.

Photo après sinistre

Murphy a déjà voulu que cet enchaînement improbable se produise mais, en plus, il s'est déroulé pendant que nous roulions tout près des installations portuaires et pétrolières de Dunkerque, vers la digue du Braek, si bien que nous ne nous sommes pas inquiétés de l'odeur de brûlé, parce que tout le secteur n'est que fumeroles et puanteurs.

Bref, l'origine du sinistre étant déterminée, la réparation peut être entreprise. Notre logement sur place n'est plus pris en charge par notre assurance au-delà de 5 jours, donc à partir d'aujourd'hui. Et nous nous attendons à être mis en cause financièrement, puisque le sinistre trouve son origine dans une modification que j'ai réalisée moi-même.

Le plus important reste que personne n'est blessé et que la réparation sera simple.

Le garage va vérifier la disponibilité des pièces ce mercredi matin et, si elles ne sont pas toutes en stock, nous aurons un délai pour jeudi. Nous saurons alors s'il nous faudra passer un second week-end à Dunkerque.

Hôtel de ville de Dunkerque

Pour adoucir un peu la lecture de ce billet assez technique, voici quelques images de notre escapade à Bergues, via la très belle véloroute des Flandres.

Et nous vous recommandons très fortement d'aller voir Dune au cinéma. La version de Denis VILLENEUVE donne un sacré coup de vieux à celle de David LYNCH de 1984, tout en restant très fidèle au récit de la saga des Atréides. Avec juste ce défaut : comme pour Titanic, on connaît déjà la fin.