Jerez et Vejer de la Frontera: une frontière au cœur de l'Andalousie ?
- Dominique
- 14 mars 2022
- 2 min de lecture
Frontera ou frontière est un mot accolé à de nombreuses villes en Andalousie. Ces villes étaient situées le long de la frontière entre les royaumes chrétiens et le royaume de Grenade, entre 1250 environ et 1492.
Jerez comme Vejer, et comme quasiment toutes les villes et villages andalous, ont été implantées au sommet d'une colline ou d'une montagne, sécurité oblige. Leurs autres caractéristiques communes sont leur éclatante couleur blanche qui se voit à des kilomètres à la ronde; leurs ruelles étroites où la circulation automobile est difficile, voire impossible; une histoire commune dont il reste quelques traces dans le tissu urbain : un alcazar ou château arabe, une mosquée transformée en église ou détruite, un quartier juif ou juderia dont il reste là aussi parfois une synagogue.

Je n'ai pas particulièrement aimé Jerez de la Frontera car c'est une grande ville où d'immenses zones mi-commerciales, mi-industrielles s'étalent au pied de la vieille ville en cours de restauration. Jerez est une des trois grandes villes de la côte atlantique de l'Andalousie, aux côtés de Séville et de Cadix dont elle est l'arrière pays agricole spécialisé dans la production de vin, le Xérès, mot imprononçable pour les Britanniques, qui l'ont rebaptisé sherry. Dans le centre ville historique et au pied de celle-ci, de grands entrepôts de producteurs de xérès-sherry parsèment la ville.
Jerez est l'une des premières villes que nous avons visitées à notre arrivée en Andalousie. Ce n'est pas la ville elle-même qui nous a éblouie, mais plutôt ce qu'elle a symbolisé pour nous, c'est à dire le passage merveilleux de l'hiver espagnol avec de la neige à Avila à la douceur du climat andalou. En effet, à Jerez, nous avons mangé dehors, en pull, en plein cœur de l'hiver sur une ravissante place ornée d'orangers, comble du dépaysement pour nous, les gens du nord européen. La joue chauffée par le soleil andalou et probablement aussi par le mojito local où le rhum a - bien sûr - été remplacé par le xérès-sherry, nous avons dégusté la paella locale à base de fruits de mer en nous trouvant incroyablement chanceux. Lorsque nous avons pris la décision de changer de vie, j'avais craint de m'ennuyer, de regretter le lycée, la préparation des cours (mais vraiment pas la correction des copies, ni les célèbres conseils de classe )... Eh bien, pas du tout! Aucun regret, ni pour moi, ni pour Denis. Chaque jour nous apporte joie, bonne humeur, nouvelles découvertes.


Vejer, autre ville andalouse que nous avons visitée, en compagnie de nos filles pendant leur "radieuse" semaine de vacances de Noël, nous a franchement séduite. Ville tournée vers le tourisme, elle séduit par sa splendide place centrale,

et par ses hôtels au luxe discret et à l'exotisme certain.


Journée quasiment ensoleillée dans une semaine globalement pluvieuse, nous avons arpenté Vejer dans la bonne humeur, remplissant la ville de nos rires et plaisanteries familiales.

Denis qui, souvent, nous irrite avec la prise, re-prise, re-re-prise de la même photo, s'est trouvé une "copine" pour ses innombrables selfies qui, elle, ne bougeait pas, ne fermait pas les yeux ou n'ouvrait pas la bouche au moment critique, se laissait prendre en photo cinquante fois sans rouspéter...
Quelqu'un d'aussi complaisant et figé est rare... c'est une...

sainte ?